Comment raconter une politique publique avec des données
8 octobre 2025 par datagraphica
Vous connaissez sûrement cette situation.
Vous avez passé des semaines à collecter des chiffres, à les mettre en forme, à rédiger un rapport.
Tout y est : les indicateurs, les résultats, les cartes, les graphiques.
Et pourtant… quand vous le présentez, vous sentez que ça ne passe pas.
Les gens regardent les slides, hochent la tête, puis passent à autre chose.
C’est frustrant, n’est-ce pas ?
Parce que derrière ces chiffres, il y a un vrai travail, des projets concrets, des impacts réels.
Mais si les données ne parlent pas, tout ce que vous vouliez transmettre s’évapore.
Alors, comment faire pour que ces données racontent vraiment quelque chose ?
Comment donner vie à une politique publique sans noyer le public sous les chiffres ?
Allons-y pas à pas.
1. Commencez par le “pourquoi”
Avant de sortir le premier graphique, posez-vous une simple question : pourquoi cela compte ?
Parce que le public ne pense pas en “indicateurs” ou en “KPIs”.
Il pense à son quotidien : se déplacer, respirer un air plus sain, comprendre où vont ses impôts.
Votre dataviz doit commencer là.
Les chiffres viendront ensuite, pour appuyer votre propos, pas le remplacer.
Les données ne sont pas le message.
Elles sont la preuve du message.
2. Donnez un visage à vos données
Derrière chaque pourcentage, il y a des personnes.
Si vous parlez d’un plan vélo, montrez une famille qui l’utilise.
Si vous évoquez la rénovation énergétique, parlez d’un habitant qui a vu sa facture baisser.
Une donnée, c’est froid.
Une histoire, c’est ce qui la rend humaine.
Pensez à la donnée comme à une carte : c’est utile, mais sans route, vous ne savez pas où aller.
Les histoires, elles, vous montrent le chemin.
3. Utilisez des visuels qui respirent
On voit souvent des graphiques surchargés, avec mille couleurs et des légendes illisibles.
Résultat : au lieu d’expliquer, ils découragent.
Une bonne dataviz, c’est comme une bonne signalétique :
claire, lisible, rassurante.
Choisissez vos couleurs avec intention, laissez de l’espace, simplifiez.
Montrez moins, mais mieux.
Une donnée bien mise en avant vaut mieux qu’un tableau entier de chiffres oubliés.
4. Replacez toujours le contexte
Un chiffre tout seul, ça ne veut rien dire.
Dire “+12 % de foyers équipés”, c’est bien.
Dire “+12 % de foyers équipés, soit 8 000 familles de plus qu’en 2020” — là, ça devient concret.
Ajoutez des comparaisons, des repères, des ordres de grandeur.
Votre lecteur doit pouvoir se dire : “Ah, je vois ce que ça représente.”
C’est ce petit déclic qui transforme la donnée en compréhension.
5. Ouvrez la porte à la curiosité
Une bonne visualisation ne ferme pas la discussion, elle la lance.
Quand quelqu’un vous dit : “Et dans ma commune, c’est pareil ?”, c’est gagné.
Cela veut dire que la donnée a éveillé sa curiosité.
Pensez interactivité, clarté, accessibilité.
Laissez les gens explorer, cliquer, comparer.
Faites-leur vivre la donnée, pas seulement la regarder.
6. Et surtout… souvenez-vous que votre public, ce sont des personnes.
Pas “les citoyens”.
Pas “les stakeholders”.
Des gens, simplement.
Chacun avec sa curiosité, son attention, sa fatigue aussi.
Si vous réussissez à faire sourire, à faire réfléchir, ou simplement à faire comprendre, vous avez gagné.
Parce que la dataviz, ce n’est pas qu’une question de forme.
C’est une question d’empathie.
En résumé
Raconter une politique publique avec des données, ce n’est pas montrer plus de chiffres.
C’est raconter une histoire honnête, claire et humaine.
C’est faire en sorte que les gens voient ce que vous, vous voyez déjà dans les données.
Et ça, c’est tout un art — celui de la dataviz à visage humain.